Tamara de Lempicka  icône flamboyante de l' Art Déco

Tamara de Lempicka : icône flamboyante de l' Art Déco

Mesdames et messieurs, préparez-vous à un voyage éblouissant dans le monde de Tamara de Lempicka, la reine incontestée de l'Art Déco ! Cette artiste extraordinaire a non seulement marqué son époque, mais continue d'influencer l'art, la mode et la culture populaire près d'un siècle plus tard. Alors, attachez vos ceintures (de préférence en cuir italien) et plongeons dans l'univers fascinant de celle qui a transformé la peinture en un cocktail explosif de glamour, d'audace et de modernité !

 

Une Étoile Est Née : Les Débuts Flamboyants de Tamara

Débuts Flamboyants de Tamara

 

De Varsovie à Saint-Pétersbourg : Les Racines d'une Icône

Née Maria Górska en 1898 à Varsovie, notre héroïne a grandi dans un monde de privilèges et de culture[1]. Imaginez une petite fille aux yeux brillants, bercée par les valses de Chopin et les contes de la noblesse polonaise. Mais ne vous y trompez pas, cette enfant gâtée avait déjà la trempe d'une conquérante !

À l'âge de 14 ans, lors d'un voyage en Italie avec sa grand-mère, la jeune Maria découvre les œuvres des grands maîtres de la Renaissance. C'est le coup de foudre artistique ! Elle passe des heures à contempler les tableaux de Botticelli et du Bronzino, absorbant comme une éponge leurs techniques et leur sens du drame[2]. Qui aurait cru que ces vieux maîtres allaient inspirer l'une des artistes les plus modernes du 20e siècle ?

 

La Révolution Russe : Un Tournant Inattendu

En 1916, notre Maria, devenue entre-temps Tamara grâce à son mariage avec l'avocat Tadeusz Łempicki, se retrouve plongée dans le tourbillon de la révolution russe. Imaginez la scène : Saint-Pétersbourg en ébullition, les palais qui brûlent, et notre Tamara qui se dit "Bon, c'est peut-être le moment de changer de décor !"[3]

Après avoir réussi à faire libérer son mari des griffes des Bolcheviks (en séduisant, dit-on, un officier influent - eh oui, Tamara savait déjà utiliser tous ses atouts !), le couple fuit vers Paris. C'est le début d'une nouvelle vie, et surtout, d'une carrière artistique qui va faire trembler le monde de l'art sur ses fondations[4].

 

Paris, Mon Amour : La Naissance d'une Artiste Révolutionnaire

Paris, Mon Amour  La Naissance d'une Artiste Révolutionnaire

 

L'Apprentissage d'une Technique Unique

Arrivée à Paris en 1918, Tamara ne perd pas de temps. Elle s'inscrit à l'Académie de la Grande Chaumière et devient l'élève de Maurice Denis et André Lhote[5]. C'est comme si Coco Chanel décidait d'apprendre la couture chez Dior et Saint Laurent en même temps !

Mais notre Tamara n'est pas du genre à suivre sagement les règles. Elle absorbe les techniques de ses maîtres, les mélange dans son shaker mental, et en ressort un style complètement nouveau. Un peu de cubisme par-ci, une touche de maniérisme par-là, et voilà que naît le style Lempicka : des formes géométriques audacieuses, des couleurs éclatantes, et un sens du drame qui ferait pâlir d'envie une diva d'opéra[6].

 

Les Années Folles : Tamara, Reine de la Nuit Parisienne

Dans le Paris des années 1920, Tamara devient rapidement une figure incontournable de la vie nocturne. Son atelier, conçu par l'architecte Robert Mallet-Stevens en 1929, est le lieu de rendez-vous du Tout-Paris[7]. Imaginez une soirée chez Lempicka : des aristocrates russes en exil qui trinquent avec des artistes bohèmes, des écrivains qui débattent avec des danseuses de cabaret, et au milieu de tout ça, Tamara, pinceau à la main, capturant l'essence même de cette époque folle sur ses toiles.

C'est à cette époque qu'elle peint certaines de ses œuvres les plus emblématiques, comme "La Belle Rafaëla" (1927) et "Auto-portrait (Tamara dans la Bugatti verte)" (1929). Ce dernier, commandé pour la couverture du magazine allemand "Die Dame", devient instantanément une icône de la femme moderne : indépendante, audacieuse et diablement stylée[8].

 

L'Art de Lempicka : Une Révolution sur Toile

L'Art de Lempicka  Une Révolution sur Toile

 

Une Technique Révolutionnaire

Le style de Lempicka est aussi unique que sa personnalité. Elle combine la précision du cubisme avec la sensualité de la Renaissance italienne, le tout enveloppé dans une esthétique Art Déco qui crie "modernité" à pleins poumons[9].

Sa technique est fascinante : elle utilise des pinceaux très fins pour créer des surfaces lisses et brillantes, presque comme du métal poli. Les couleurs sont vives, les contrastes saisissants. C'est comme si elle peignait avec de la lumière liquide ![10]

Prenons par exemple son célèbre "Portrait de la Duchesse de la Salle" (1925). Les formes géométriques audacieuses du fond contrastent avec la sensualité de la figure principale. La duchesse, avec ses lèvres rouges et son regard pénétrant, est à la fois accessible et intouchable. C'est tout l'art de Lempicka : créer des images qui attirent le regard et ne le lâchent plus[11].

 

Des Sujets Audacieux pour une Époque en Mutation

Lempicka ne se contente pas de révolutionner la technique, elle bouscule aussi les conventions sociales avec ses sujets. Ses nus féminins, en particulier, sont d'une sensualité et d'une puissance rarement vues à l'époque[12].

Prenez "Les Deux Amies" (1923) : cette peinture représentant deux femmes nues dans une pose intime a fait scandale à l'époque. Mais Lempicka ne recule pas devant la controverse. Au contraire, elle l'embrasse ! Elle peint des femmes fortes, sensuelles, maîtresses de leur destin. C'est une véritable déclaration d'indépendance féminine sur toile[13].

 

Une Vie Aussi Colorée que ses Toiles

Amours et Scandales : La Vie Amoureuse Tumultueuse de Tamara

La vie personnelle de Lempicka est aussi fascinante que son art. Bisexuelle assumée, elle collectionnait les amants et les amantes avec autant d'enthousiasme que les commandes de portraits[14].

Parmi ses conquêtes les plus célèbres, on compte la chanteuse Suzy Solidor, dont elle a réalisé un portrait saisissant en 1933. Imaginez la scène : Tamara, pinceau à la main, capturant la beauté androgyne de Suzy, tandis que la tension sexuelle entre elles est si palpable qu'on pourrait la couper au couteau[15] !

Mais l'aventure la plus rocambolesque de Tamara est sans doute sa liaison avec le poète italien Gabriele d'Annunzio. En 1927, invitée à peindre son portrait, elle se rend dans sa somptueuse villa du lac de Garde. D'Annunzio, connu pour son appétit insatiable pour les femmes, tente de la séduire. Mais notre Tamara n'est pas du genre à se laisser impressionner ! Elle repousse ses avances, tout en réussissant à obtenir de lui une magnifique topaze en cadeau. Voilà une femme qui sait ce qu'elle veut ![16]

L'Exil Doré : Tamara Conquiert l'Amérique

Alors que l'Europe s'enfonce dans les ténèbres à la fin des années 1930, Tamara, toujours un coup d'avance, met le cap sur les États-Unis. Elle débarque à New York en 1939, bien décidée à conquérir le Nouveau Monde[17].

Et conquérir, elle le fait ! Hollywood tombe sous son charme. Ses portraits ornent les murs des stars, de Greta Garbo à Joan Crawford. Elle devient elle-même une célébrité, posant pour les magazines avec autant d'aisance que ses modèles posaient pour elle[18].

Mais la vie n'est pas toujours rose, même pour une reine de l'Art Déco. Le style de Lempicka passe de mode dans les années 1950 et 1960. Notre artiste, toujours résiliente, se réinvente alors en peignant des natures mortes et des œuvres abstraites[19].

 

L'Héritage de Lempicka : Une Étoile qui Brille Encore

L'Héritage de Lempicka  Une Étoile qui Brille Encore

 

Une Renaissance Artistique

Après des années d'oubli relatif, l'œuvre de Lempicka connaît un regain d'intérêt spectaculaire à partir des années 1970. Son style unique, mélange de sensualité et de modernité, trouve un écho particulier dans l'esthétique de l'époque[20].

Aujourd'hui, ses Tableaux Art Deco s'arrachent à prix d'or dans les ventes aux enchères. En 2020, son "Portrait de Marjorie Ferry" s'est vendu pour la somme astronomique de 16,8 millions de livres chez Christie's, battant son précédent record[21]. Pas mal pour une artiste qui peignait pour payer son pain au début de sa carrière !

Une Influence Durable

L'influence de Lempicka s'étend bien au-delà du monde de l'art. La mode, le design, le cinéma... son esthétique unique a laissé son empreinte partout[22].

Des créateurs de mode comme Jean-Paul Gaultier se sont inspirés de son style pour leurs collections. Des réalisateurs comme Baz Luhrmann ont rendu hommage à son esthétique dans des films comme "Gatsby le Magnifique". Et que dire de Madonna, qui collectionne ses œuvres et s'est largement inspirée de son style pour ses clips vidéo ?[23]

 

Nom de l'œuvre Date Description
Les Deux Amies 1923 Représentation audacieuse de deux femmes nues dans une pose intime, marquant le début de son style Art Déco.
Portrait de la Duchesse de La Salle 1925 Portrait élégant incarnant l'essence de l'Art Déco avec ses lignes géométriques et ses couleurs vives.
La Belle Rafaëla 1927 Nu féminin sensuel représentant une prostituée du Bois de Boulogne, célèbre pour sa sensualité audacieuse.
Autoportrait (Tamara dans la Bugatti verte) 1929 Icône de l'indépendance féminine, montrant l'artiste au volant d'une Bugatti, symbole de modernité et de liberté.
Adam et Eve 1932 Interprétation moderne du thème biblique, caractérisée par des corps sculptés et une sensualité affirmée.
Portrait de Suzy Solidor 1933 Portrait de la célèbre chanteuse française, capturant son charisme et son androgynie.
Les Échappés 1940 Œuvre symbolisant l'exode des réfugiés pendant la Seconde Guerre mondiale, marquant un tournant vers des thèmes plus sombres.
Amethyste 1946 Nature morte représentant des objets luxueux, illustrant son intérêt croissant pour les natures mortes après son déménagement aux États-Unis.
La Musicienne 1929 Portrait d'une femme jouant de la mandoline, exemplaire de son style Art Déco avec des formes géométriques et des couleurs vives.
Portrait du Marquis d'Afflito 1925 Portrait masculin élégant, démontrant sa capacité à capturer la sophistication de l'aristocratie de l'époque.

 

Un Toast à Tamara !

La Vie Tumultueuse de Tamara

Tamara de Lempicka était bien plus qu'une simple artiste peintre. Elle était une force de la nature, une femme qui a défié les conventions de son époque avec autant de grâce que de détermination. Son art, à la fois classique et résolument moderne, continue de nous fasciner et de nous inspirer.

Alors la prochaine fois que vous verrez une peinture de Lempicka, prenez le temps de vous arrêter et de l'admirer. Imaginez-vous dans une fête des années folles, le champagne qui coule à flots, le jazz qui fait vibrer les murs, et au milieu de tout ça, une femme au regard de feu qui tient un pinceau comme d'autres tiennent un sceptre. C'est Tamara, la reine de l'Art Déco, qui continue de nous faire rêver, presque un siècle plus tard.

Et rappelez-vous : dans un monde d'aquarelles, osez être une peinture à l'huile flamboyante. C'est ce que Tamara aurait voulu !


Pour en savoir plus sur cette icône de l'art moderne, je vous conseille vivement de visiter la rétrospective "Tamara de Lempicka : Entre Glamour et Avant-garde" qui se tiendra au Grand Palais à Paris du 15 septembre au 31 décembre 2024. Qui sait, vous en ressortirez peut-être avec l'envie de transformer votre propre vie en œuvre d'art !

 

Notes et Références

  1. Claridge, Laura. Tamara de Lempicka: A Life of Deco and Decadence. Bloomsbury Publishing, 1999.
  2. Lempicka-Foxhall, Kizette de, et Charles Phillips. Passion by Design: The Art and Times of Tamara de Lempicka. Abbeville Press, 1987.
  3. Néret, Gilles. Tamara de Lempicka. Taschen, 2001.
  4. Blondel, Alain. Tamara de Lempicka: Catalogue Raisonné 1921-1979. Lausanne: Acatos, 1999.
  5. Mori, Gioia. Tamara de Lempicka: Dandy Deco. Skira, 2015.
  6. Lempicka, Tamara de. Tamara de Lempicka: The Artist, The Woman, The Legend. Rizzoli, 1987.
  7. Souter, Gerry. Tamara de Lempicka: Priestess of Decadence. Parkstone International, 2019.
  8. Mackrell, Judith. Flappers: Six Women of a Dangerous Generation. Pan Macmillan, 2013. (Chapitre sur Tamara de Lempicka)
  9. Grosenick, Uta (ed.). Women Artists in the 20th and 21st Century. Taschen, 2001. (Section sur Tamara de Lempicka)
  10. Commire, Anne, et Deborah Klezmer (eds.). Women in World History: A Biographical Encyclopedia. Yorkin Publications, 2002. (Entrée sur Tamara de Lempicka)
  11. Bade, Patrick. Tamara de Lempicka. Parkstone International, 2006.
  12. Mori, Gioia. Tamara de Lempicka: The Queen of Modern. Skira, 2011.
  13. Lempicka, Tamara de, et Gioia Mori. Tamara de Lempicka: The Modern Woman. Skira, 2018.
  14. Christie's. "Tamara de Lempicka (1898-1980), Portrait de Marjorie Ferry."
  15. Tate. "Art Deco."
  16. Musée des Années 30, Boulogne-Billancourt. "Tamara de Lempicka."
  17. National Museum of Women in the Arts. "Tamara de Lempicka."
  18. Petrova, Evgenia, et al. Tamara de Lempicka: The Woman Artist and the Icon of Modernity. Palace Editions, 2010.
  19. Thoré, Marianne. Tamara de Lempicka: Une vie déco. Éditions Tallandier, 2018.
  20. Lempicka, Tamara de. Tamara de Lempicka: A Life of Deco and Decadence. Audiobook narré par Grace Conlin, Blackstone Audio, Inc., 2007.
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