Georges Braque : Père du Cubisme

 Imaginez un monde où les tableaux ressemblent à des puzzles 3D, où les guitares se mélangent aux journaux, et où les bouteilles de vin dansent avec les dés sur la toile. Bienvenue dans l'univers fascinant de Georges Braque, le peintre français qui a révolutionné l'art moderne en co-inventant le cubisme. Plus qu'un simple mouvement artistique, le cubisme a changé notre façon de voir et de représenter le monde, et Braque en était l'un des grands maîtres.

 

La Naissance du Cubisme : Quand l'Art Fait sa Révolution

En 1907, le monde de l'art bascule. Georges Braque découvre "Les Demoiselles d'Avignon" de Picasso, et c'est comme s'il venait de goûter à une glace au wasabi après des années de vanille-fraise. Le cubisme était né, et Braque allait en devenir l'un des principaux architectes.

"Picasso et moi étions engagés dans ce que nous ressentions comme une nouvelle recherche. Naturellement, nos travaux étaient différents, mais certains éléments étaient similaires." - Georges Braque

Le critique d'art Louis Vauxcelles, en voyant les œuvres de Braque en 1908, a déclaré qu'elles étaient "réduites à des cubes". Sans le savoir, il venait de baptiser l'un des mouvements artistiques les plus influents du 20e siècle. C'est un peu comme si quelqu'un avait dit "C'est de la soupe !" en voyant un tableau de Warhol, et que le nom était resté !

 

Du Pinceau à la Truelle : Les Débuts d'un Artiste pas comme les Autres

Né en 1882 à Argenteuil, le petit Georges grandit dans une famille où l'odeur de peinture est aussi commune que celle du café au petit-déjeuner. Son père, peintre en bâtiment, lui apprend à manier le pinceau avant même qu'il ne sache lacer ses chaussures.

Après des études à l'École des Beaux-Arts du Havre et à l'Académie Humbert à Paris, Braque se lance dans le fauvisme. Imaginez un instant que votre palette de peinture ait pris un bain de soleil trop intense - voilà le fauvisme ! Des couleurs si vives qu'elles vous font presque cligner des yeux.

Mais c'est sa rencontre avec l'œuvre de Cézanne qui va vraiment changer la donne. Comme le note l'historien d'art John Golding : "L'influence de Cézanne sur Braque a été profonde, lui montrant comment simplifier et géométriser les formes naturelles." [1] Dans son tableau "Viaduc à L'Estaque" (1908), on peut voir comment Braque commence à décomposer les formes en plans géométriques, une technique directement inspirée de Cézanne.

 

Le Cubisme : Quand l'Art Devient un Rubik's Cube Géant

Avec le cubisme, Braque et Picasso décident de tout chambouler. Fini les jolis portraits bien sages et les paysages qu'on pourrait confondre avec des cartes postales. Non, maintenant, on découpe, on réassemble, on mélange les perspectives comme dans un shaker à cocktail !

Quelques ingrédients du cocktail cubiste de Braque :

• Un zeste de géométrie (cubes, cylindres, sphères)
• Une pincée de collage (morceaux de journaux, papiers peints)
• Un trait d'abstraction (mais pas trop, on veut quand même reconnaître un peu ce qu'on voit !)
• Et surtout, beaucoup, beaucoup d'imagination !

Prenons par exemple "Violon et Palette" (1909). Dans cette œuvre, Braque décompose le violon en formes géométriques simplifiées, jouant avec les contrastes de lumière et d'ombre pour créer une illusion de volume. La palette de peintre, suspendue en haut du tableau, semble flotter dans un espace ambigu, brouillant les notions de premier plan et d'arrière-plan.

Le critique d'art Guillaume Apollinaire a écrit à propos du cubisme de Braque : "C'est l'art de peindre des ensembles nouveaux avec des éléments empruntés non à la réalité de vision, mais à la réalité de conception." [2] En gros, c'est comme si Braque nous disait : "Je ne peins pas ce que je vois, mais ce que je sais de ce que je vois."

 

L'Évolution de Braque : Du Puzzle Complexe à la Poésie Visuelle

Après la Première Guerre mondiale (où il est gravement blessé à la tête), Braque continue son exploration artistique. C'est comme s'il passait d'un Rubik's Cube ultra-complexe à un puzzle zen.

Ses natures mortes deviennent de véritables poèmes visuels. Un oiseau ici, une palette de peintre là, le tout dans un équilibre parfait. C'est beau comme un haïku pictural !

L'une de ses séries les plus célèbres de cette période est celle des "Ateliers" (1949-1956). Comme le note l'historienne de l'art Karen Wilkin : "Dans les 'Ateliers', Braque crée un espace ambiguë entre l'intérieur et l'extérieur, entre le réel et l'imaginaire." [3] Prenons "L'Atelier VIII" (1954-1955) : dans cette toile, Braque mélange des éléments de son atelier (une palette, un chevalet) avec des oiseaux en vol, créant un espace onirique où les frontières entre intérieur et extérieur s'estompent.

 

Où Admirer les Œuvres de ce Magicien de la Toile ?

Si vous voulez voir de vos propres yeux ces merveilles cubistes (et croyez-moi, c'est encore mieux en vrai !), voici quelques adresses à ne pas manquer :

• Le Centre Pompidou à Paris : Un véritable parc d'attractions pour amateurs d'art moderne. Vous y trouverez notamment "Le Portugais" (1911-1912), un portrait cubiste qui ressemble plus à une partie de Tetris qu'à un être humain !
• Le MoMA à New York : Pour voir comment les Américains ont adopté notre Braque national. Ne manquez pas "Le Guéridon" (1911), une nature morte qui défie toutes les lois de la perspective.
• La Tate Modern à Londres : Parce que même les Anglais ont craqué pour le cubisme ! Vous pourrez y admirer "La Table de Musicien" (1913), un véritable festin visuel pour les yeux.
• Des toiles comme « Guitare et Compotier » et « Maisons à l’Estaque » sont exposées dans des lieux emblématiques tels que le Musée National Picasso.

Ces musées organisent régulièrement des expositions thématiques sur le cubisme. Par exemple, l'exposition "Braque, Gris, Léger : Les Cubistes" au Centre Pompidou en 2013-2014 a attiré plus de 300 000 visiteurs, montrant que l'intérêt pour le cubisme est toujours bien vivant !

 

Braque, l'Artiste qui a Mis l'Art en Pièces pour Mieux le Réinventer

Georges Braque, c'est un peu le Houdini de la peinture moderne. Il a pris l'art traditionnel, l'a découpé en petits morceaux, puis l'a réassemblé d'une façon totalement nouvelle et fascinante. Son travail nous rappelle que parfois, pour créer quelque chose de vraiment beau, il faut d'abord tout casser !

Comme l'a si bien dit Pablo Picasso lui-même : "Les découvertes que nous avons faites (avec Braque) n'ont de sens que si elles nous servent à en faire d'autres. Le reste n'est que paperasserie." [4] C'est comme si Braque et Picasso nous disaient : "Hé, on a ouvert la porte, à vous maintenant d'explorer ce nouveau monde !"

Alors la prochaine fois que vous verrez un tableau abstrait de Braque, n'essayez pas de tout comprendre du premier coup. Laissez votre regard se promener sur la toile comme s'il explorait une ville inconnue. Vous y découvrirez peut-être des merveilles cachées, des perspectives inattendues, et qui sait, vous tomberez peut-être amoureux de cet art qui ose bousculer nos habitudes visuelles !

Et rappelez-vous, comme disait Braque lui-même : "L'art est fait pour troubler, la science rassure." Alors laissez-vous troubler, c'est bon pour la santé (de l'âme) !

---

Sources :

1. Golding, J. (1988). Cubism: A History and an Analysis, 1907-1914. Harvard University Press.
2. Apollinaire, G. (1913). Les Peintres Cubistes. Méditations Esthétiques.
3. Wilkin, K. (1991). Georges Braque. Abbeville Press.
4. Bernadac, M.L. & Michael, A. (1998). Picasso: Propos sur l'art. Gallimard.

Pour approfondir vos connaissances sur Braque et le cubisme, je vous recommande vivement ces ressources en ligne :

• Georges Braque au Centre Pompidou https://www.centrepompidou.fr
• Cubisme au MoMA https://www.moma.org/learn/moma_learning/themes/cubism/
• Tate Modern : Introduction au Cubisme https://www.tate.org.uk/art/art-terms/c/cubism
• Découvrir Juan Gris